23. janvier 2024

Communiqué de presse

Après l'examen de la Chine à Genève : pas d'accord de libre-échange sans droits humains, Monsieur le Conseiller fédéral Cassis !

Ce matin, le Conseil des droits humains de l’ONU a analysé le bilan désastreux de la Chine en matière de droits humains lors de son 4e examen. Alors que les organisations non gouvernementales ont vivement critiqué la politique de la République populaire hostile aux droits humains et aux minorités, les instances de l’ONU et de nombreux pays ont également recommandé à la République populaire de prendre des mesures claires pour améliorer la situation. En dehors de l’ONU, les communautés ouïghoure et tibétaine ont manifesté contre l’oppression croissante de leurs peuples. La Suisse et la Chine prévoient désormais de réviser l’accord de libre-échange controversé. L’Association de la jeunesse tibétaine en Europe, l’Association ouïghoure de Suisse et la Société pour les peuples menacés font savoir au conseiller fédéral Cassis, lors de son voyage prévu en Chine, qu’une révision de l’accord de libre-échange n’est acceptable qu’avec une clause claire sur les droits humains.

Tous les 4 ou 5 ans, le Conseil des droits de l’homme examine le bilan des pays membres en matière de droits humains. Ce matin, c’était au tour de la République populaire de Chine. Alors que la représentation chinoise a célébré les soi-disant grands progrès de la Chine, de nombreux pays ont exprimé des inquiétudes, parfois extrêmes, quant à la détérioration de la situation des droits humains dans la République populaire. Diverses instances de l’ONU et organisations non gouvernementales ont exprimé de vives critiques. Elles ont exigé que la Chine ratifie davantage de conventions de droit international et les mette en œuvre de manière crédible. La critique portait sur presque tous les domaines des droits humains et le gouvernement chinois a reçu de très nombreuses recommandations de la part des pays membres.

Dehors, des dizaines de Tibétain-e-s, d’Ouïghour-e-s et d’opposant-e-s ont manifesté contre la politique brutale de la République populaire. Ils protestent bruyamment contre cette politique qui a pris un caractère génocidaire. Une grande inquiétude a également été exprimée concernant la politique de plus en plus agressive à l’égard de Hong Kong, Macao et Taiwan, ainsi que d’autres pays asiatiques.

La Suisse doit également intégrer les droits humains dans sa politique économique

La Suisse fait partie des pays qui intensifient actuellement leurs relations avec la Chine : Ainsi, lors de la visite d’Etat du Premier ministre chinois Li Qiang à Berne, une déclaration a été signée pour développer l’accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine. En outre, le conseiller fédéral Cassis veut se rendre en Chine en février afin de convaincre la Chine d’entamer des négociations de paix sur la guerre d’agression russe contre l’Ukraine. La révision de l’accord de libre-échange, réclamée par les milieux économiques, sera également à l’ordre du jour.

« La République populaire de Chine ne partage aucunement les valeurs centrales de la Suisse telles que la démocratie, l’État de droit et les droits humains. Le Conseil fédéral doit inclure dans l’accord de libre-échange une clause sur les droits humains dans le nouvel accord. Ce serait un grand affront pour la République populaire si le peuple suisse rejetait l’accord lors de la votation populaire attendue », déclare Christoph Wiedmer, co-directeur de la Société pour les peuples menacés. « La situation des droits humains en Chine, en particulier vis-à-vis des communautés ouïghoure et tibétaine, s’est tellement détériorée ces dernières années qu’une voie particulière de la Suisse vis-à-vis de la Chine n’est pas défendable. Ni l’UE ni les Etats-Unis n’ont conclu d’accords de libre-échange avec la République populaire, notamment en raison de sa politique en matière de droits humains ». Rizwana Ilham, présidente de l’Association ouïghoure de Suisse, ajoute : « Nos voix s’éteignent dans l’écho de la politique internationale, alors que nos droits et notre culture sont systématiquement réprimés. Il est crucial que la communauté internationale, y compris la Suisse, reconnaisse l’importance des droits humains dans ses relations avec la Chine et agisse en conséquence ».

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