15. janvier 2024
Communiqué de presse
Le premier ministre chinois Li Qiang en Suisse - aborder la situation des droits humains !
Le premier ministre chinois Li Qiang est attendu aujourd’hui lundi à Berne et doit s’exprimer demain mardi au World Economic Forum (WEF). L’ organisation « Uigurischer Verein Schweiz » et la Société pour les peuples menacés (SPM) craignent que Li Qiang ne bénéficie d’une grande plateforme pour exprimer ses opinions sans que la situation désastreuse des droits humains en Chine, en particulier pour les communautés tibétaine et ouïghoure, ne soit abordée. Les organisations attendent donc du Conseil fédéral et du WEF qu’ils abordent le traitement des communautés opprimées en Chine et la persécution agressive des dissidents. De même, l’accord de libre-échange avec la Chine ne doit pas être renouvelé sans clause relative aux droits humains.
Le Premier ministre chinois Li Qiang prévoit de se rendre à la fois à Berne, où il sera reçu par le Conseil fédéral, et au World Economic Forum, où il pourra prononcer un discours central. Habitué à glorifier les succès économiques de la Chine à ces occasions, le numéro deux du gouvernement devrait toutefois être confronté à la politique désastreuse des droits humains. La pression de l’assimilation sur les communautés tibétaine, ouïghoure et mongole s’est considérablement accrue ces dernières années. L’économie chinoise profite du travail forcé imposé à la main-d’œuvre ouïghoure. Les opposants sont envoyés dans des camps ou en prison. Il est impossible de critiquer la politique du Parti communiste (PC) en Chine même. Même à l’étranger, le PC poursuit les critiques du régime et les acteurs chinois appliquent des mesures de répression dans le monde entier. Par la surveillance, les menaces et les interventions, ils mettent également la diaspora sous pression en Suisse.
La Suisse doit contrer la désinformation
Dans son rapport mondial sur les risques 2024, qui vient d’être publié, le World Economic Forum considère la désinformation comme le plus grand risque pour les deux prochaines années. Des positions unilatérales non contredites, comme on peut s’y attendre de la présentation de Li Qiang, sont de telles désinformations. Et la Suisse a pour mission, conformément à l’article 54 (2) de la Constitution, de s’engager en faveur du respect des droits humains et de la promotion de la démocratie dans le monde.
Uigurischer Verein Schweiz et la SPM attendent donc aussi bien du Conseil fédéral suisse que du WEF qu’ils prennent les mesures suivantes et qu’ils s’engagent expressément envers la Chine pour les exigences suivantes :
- La situation désastreuse des droits humains et les déficits démocratiques et de l’Etat de droit du gouvernement de la République populaire de Chine doivent être abordés et des mesures doivent être exigées.
- L’accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine doit être complété par une clause relative aux droits humains ou être dénoncé.
- Le travail forcé en Chine doit être combattu. Les relations économiques ne doivent être entretenues que si le travail forcé peut être exclu.
- La République populaire de Chine doit instaurer la transparence, revenir sur sa législation anti-espionnage qui criminalise la transmission d’informations sur les violations des droits humains et autoriser les missions de l’ONU.
- La persécution de la diaspora à l’étranger doit cesser.
- Les nombreux prisonniers politiques doivent être libérés. Cela vaut en particulier pour Ilham Tohti, lauréat du prix Sakharov pour les droits humains, qui se trouve en prison depuis 10 ans sans avoir été condamné.