07. février 2024

Communiqué de presse

Les droits humains doivent être au centre de la visite en Chine du conseiller fédéral Ignazio Cassis

l’Etat chinois. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis s’y rend mercredi. Pour la Société pour les peuples menacés, une chose est sûre : un débat critique sur la Chine est indispensable. Il est temps de clarifier la façon dont les intérêts commerciaux s’associent avec nos valeurs fondamentales. Un remaniement de l’accord de libre-échange sans thématiser les droits humains serait inacceptable.

Les choses s’accélèrent. Il y a quelques semaines de cela, le Premier ministre chinois Li Qiang était en visite officielle à Berne. Il a alors été convenu de reprendre les négociations sur le développement de l’accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine. Et la prochaine rencontre au sommet fut vite agendée, puisque le conseiller fédéral Ignazio Cassis se déplace le 7 février à Pékin afin d’entamer le dialogue stratégique avec la Chine.

« Cette intensification des relations sino-helvétiques intervient au moment où nous assistons à une dégradation massive et de plus en plus flagrante de la situation des droits humains en Chine », affirme Selina Morell responsable du programme pour la Chine de la Société pour les peuples menacés. Même dans les cercles économiques libéraux, on tend à penser que l’espoir du slogan « le changement par le commerce » n’a pas pris en Chine.

La situation problématique des droits humains en Chine a également été révélée fin janvier lors de l’examen par l’ONU : les services de l’ONU et de nombreux pays ont recommandé à l’Etat chinois de prendre des mesures claires en faveur d’une amélioration de la situation et s’en sont référés tout particulièrement aux violations systématiques des droits humains. Cette critique rejoint celles des organisations non gouvernementales ainsi que de Tibétain·e·s et Ouïghour·e·s qui dénoncent la politique chinoise hostile aux droits humains et aux droits des minorités exercée depuis des années. « L’Etat chinois ne respecte en aucune façon les valeurs fondamentales de la Suisse que sont la démocratie, l’Etat de droit et les droits humains », déclare Selina Morell en demandant que le conseiller fédéral I. Cassis aborde le sujet de cette répression systématique des minorités lors de sa visite à Pékin.

La Société pour les peuples menacés rappelle en outre à I. Cassis la réponse qu’il a faite à sa lettre ouverte à l’attention du Conseil fédéral, adressée en collaboration avec les communautés tibétaines et ouïghoures à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme du 10 décembre 2023. Dans cette dernière, le conseiller fédéral affirme en effet que la situation des droits humains en Chine s’est considérablement détériorée ces dernières années. Dans le cadre de l’intensification des relations avec la Chine qui se dessine et du renouvellement de l’accord de libre-échange existant, les préoccupations économiques ne doivent plus prendre le pas sur les droits de l’homme. « Les intérêts commerciaux et les droits humains doivent faire l’objet de réflexions communes », souligne Selina Morell en renvoyant à la stratégie fédérale vis-à-vis de la Chine. Le Conseil fédéral y énonce clairement : « Le fait d’aborder systématiquement la question des droits de l’homme dans le cadre des relations bilatérales et multilatérales avec la Chine est plus prometteur que le fait de privilégier un canal spécifique. » Il est grand temps que ce principe soit appliqué.

 

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