17. février 2023

Actualité

Le comité de l’ONU pose des questions critiques à la Chine

Kundgebung von Uigur:innen und Tibeter:innen vom 15. Februar in Genf.

Photo: Rassemblement du 15 février à Genève / Fabienne Krebs, GfbV

La Chine doit s’expliquer sur la situation des droits humains. Les Ouïghour·e·s, les Tibétain·e·s et la SPM demandent à l’ONU d’agir. La Suisse est également tenue d’agir.

A l’extérieur, des Ouïghour·e·s et des Tibétain·e·s manifestent mercredi. A l’intérieur, au Palais Wilson à Genève, se tient une séance du Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CESCR). L’accent est mis sur la situation en Chine. C’est la raison pour laquelle les manifestant·e·s, dont la SPM comme co-organisatrice, sont ici. « Nous demandons que le comité de l’ONU fasse des recommandations à la Chine qui conduisent à une amélioration effective de la situation des droits humains sur place », déclare la défenseuse des droits humains ouïghoure Rizwana Ilham dans son discours durant la manifestation. Les Ouïghour·e·s et les Tibétain·e·s craignent que le comité ne cède sous la pression de la Chine et que la répression chinoise ne soit pas abordée.

A l’intérieur de la salle, il apparaît rapidement que le comité n’hésite pas à poser des questions critiques aux représentant·e·s officiel·le·s de la Chine. L’un des membres du comité demande par exemple à la Chine de fournir des chiffres détaillés sur les stérilisations forcées de femmes ouïghoures et sur la malnutrition dans les régions concernées. Mais la Chine dément beaucoup de choses, bien que ses violations des droits humains soient attestées par plusieurs rapports. Ainsi, elle nie de s’en prendre massivement aux défenseur·euse·s des droits humains et de restreindre fortement la liberté de réunion. Les représentant·e·s chinois·es ont tout de même dû admettre l’existence de camps d’internement, mais selon leurs propos, il ne s’agit toutefois pas de prisons, mais d’établissements dans lesquels « les apprenti·e·s sont déradicalisé·e·s ». Cette dernière affirmation est en contradiction flagrante avec les faits : les rapports de détenu·e·s des camps qui ont réussi à prendre la fuite, les documents divulgués et les rapports de l’ONU témoignent de graves violations des droits humains et du travail forcé dans les camps, où au moins un million d’Ouïghour·e·s et de membres d’autres peuples turcs ont été enfermé·e·s jusqu’à présent.

Solidarité entre les peuples opprimés
Dehors, pendant le rassemblement, le Tibétain Ugen-Tenzing Nubpa prend la parole : « Le gouvernement chinois a peur que nous, Tibétain·e·s et Ouïghour·e·s, soyons uni·e·s. C’est pourquoi je suis ici ! Nous ne sommes pas des minorités, mais des peuples à part entière. » S’ensuivent des slogans repris en chœur que l’on entend jusqu’à l’intérieur du bâtiment. « Cela nous a donné du courage dans la salle », déclare plus tard Dolkun Isa, président du Congrès mondial ouïghour lorsqu’il rejoint la manifestation après la fin de la séance. Il se réjouit que « les membres du comité de l’ONU aient posé des questions très critiques à la Chine. » Dans l’ensemble, les Ouïgour·e·s et les Tibétain·e·s réuni·e·s sont satisfait·e·s du déroulement de la séance.

Les Ouïgour·e·s et les Tibétain·e·s veulent continuer à faire entendre leur voix. En effet, il est important que le comité ne se contente pas de poser des questions critiques, mais qu’il formule des recommandations fermes à la Chine. Mais pour que des changements positifs se produisent en Chine, il est également essentiel « que la Suisse et d’autres pays augmentent de leur côté la pression sur la Chine », déclare Lisa Mazzone, présidente de la SPM et conseillère aux Etats, dans son discours pendant le rassemblement. La Suisse doit soutenir systématiquement les résolutions de l’ONU sur les violations chinoises des droits humains, soutenir les sanctions contre la Chine et renégocier les accords de libre-échange afin que les entreprises suisses ne profitent pas du travail forcé des Ouïghour·e·s.

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