10. décembre 2023

Communiqué de presse

Une lettre ouverte adressée au Conseil fédéral demande un engagement en faveur des droits humains face à la Chine

A l’occasion du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), la Société pour les peuples menacés (SPM) ainsi que les organisations partenaires ouïghoures et tibétaines adressent une lettre ouverte commune au Conseil fédéral. Dans ce courrier, les organisations partenaires dénoncent les violations des droits humains perpétuées à l’encontre des Ouïghour·e·s et des Tibétain·e·s par le gouvernement chinois et demandent des mesures concrètes de la part de la Suisse.

« Nous profitons de la Journée internationale des droits humains pour rappeler l’importance majeure de la Déclaration universelle des droits de l’homme au regard des actes de violence et de répression exercés par le régime chinois », souligne la lettre ouverte adressée au Conseil fédéral. Dans leur courrier, les organisations ouïghoures et tibétaines ainsi que la Société pour les peuples menacés (SPM) prient le Conseil fédéral de se positionner clairement en faveur des droits humains en République Populaire de Chine (RPC). Bien que la République de Chine, précédant la RPC, avait déjà ratifié la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) et que la RPC s’y réfère également régulièrement, la situation des droits humains ne cesse d’empirer en Chine. En particulier les droits des minorités ethniques et religieuses, dont font partie les Tibétain·e·s et les Ouïghour·e·s, sont systématiquement enfreints, et même les communautés exilées en Suisse sont mises sous pression.

Pour des mesures politiques

La communauté internationale ne peut pas continuer d’ignorer la situation, la Suisse non plus. La lettre ouverte demande au Conseil fédéral de se positionner clairement face à la violation croissante des droits humains, aussi bien dans le cadre public que diplomatique.  Pour cela, le courrier préconise un dialogue sérieux avec les organisations de droits humains et de personnes concernées qui s’engagent pour les droits des minorités en Chine. Ces organisations doivent être intégrées, et protégées, tout comme les membres de la diaspora, contre la pression exercée par le gouvernement chinois. « Il y a besoin de mesures contre la prise d’influence chinoise et la propagande en Suisse », affirme Selina Morell, responsable du programme Chine au sein de la SPM.  Une source de connaissances et d’informations indépendante sur les thèmes concernant la Chine serait à envisager dans le cadre d’un centre de compétence.

En outre, le Conseil fédéral se doit de tenir pour responsable les auteur·e·s de crimes contre les droits humains, par exemple en appliquant les sanctions thématiques de l’UE. De cette façon, le CF prendrait clairement position et pourrait lancer un signal fort vers ses proches partenaires commerciaux européens. Afin de limiter la dépendance du marché chinois, il est fondamental de collaborer étroitement avec les Etats partageant les mêmes valeurs. Ceci nécessite des mécanismes de contrôle efficaces afin d’empêcher l’importation de produits qui sont en lien avec la violation des droits humains et le travail forcé, ainsi qu’une diversification des chaînes de livraison vers et en provenance de la Chine.

Le Conseil fédéral ne doit pas donner la priorité aux intérêts commerciaux

« La Suisse doit arrêter de se cacher derrière le « dialogue », le principe de neutralité ne peut être détourné pour masquer une passivité évidente », mentionne la lettre ouverte. Autrement dit : la Suisse ne doit pas faire passer ses intérêts commerciaux avant les droits humains. Leur violation en faveur du commerce ne doit, en aucun cas, être tolérée. Les organisations signataires demandent au Conseil fédéral de contribuer à la pression internationale exercée dans ce sens sur la RPC. Car la Suisse ne peut plus se permettre de garder le silence face à la menace d’extinction culturelle pesant sur les communautés tibétaine et ouïghoure.

 

Communiqué de presse commun de:
Gesellschaft Schweizerisch-Tibetische Freundschaft, Tibetische Frauen-Organisation in der Schweiz, Tibeter Gemeinschaft in der Schweiz & Liechtenstein, Uigurischer Verein Schweiz, Unrepresented Nations and Peoples Organization, Verein Tibeter Jugend Europa, World Uyghur Congress, Société pour les peuples menacés

Plus de communiqués de presse sur le thème

Plus sur le thème

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez la sauvegarde de Cookies sur votre ordinateur. Plus d'information

Ok

Souscription à la newsletter

Notre newsletter vous informe sur les développements politiques actuels et sur l'engagement de la SPM et de nos organisations partenaires.

Prénom *
Nom *