20. avril 2023

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Répression, pauvreté et expropriation : remise du rapport sur les autochtones de Russie

Indigene Gemeinschaften wie die Nenzen auf der russischen Jamal-Halbinsel sind vom Klimawandel bedroht. So brach wegen den hohen Temperaturen die gefährliche Milzbrand-Krankheit aus. Foto: Greenpeace/Tatiana Vasilieva

La situation des communautés autochtones s’aggrave en Russie. C’est ce que révèle un nouveau rapport présenté par la SPM et des organisations partenaires au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies qui examine à intervalles réguliers la situation en matière de droits humains dans plusieurs pays, dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU). Voici un résumé du rapport sous forme de questions-réponses.

Combien d’autochtones vivent en Russie ?

La Fédération de Russie compte des millions d’autochtones de diverses origines. Mais une partie seulement est reconnue de manière officielle. Pour qu’une communauté soit reconnue comme « autochtone », elle doit vivre sur les terres de ses ancêtres. Par ailleurs, elle doit conserver un mode de vie, des activités économiques et un artisanat traditionnels, et ne pas compter plus de 50 000 membres. Dans toute la Russie, 46 peuples regroupant environ 316 000 personnes répondent à ces critères. Or un grand nombre de communautés autochtones sont exclues de cette définition arbitraire. C’est le cas des Bouriates, des Altaïens et des Yakoutes qui, bien que présentant toutes les autres caractéristiques des peuples autochtones, ne sont légalement pas reconnus comme tels car leurs communautés comptent plus de 50 000 membres.

Les communautés autochtones de Russie font partie des groupes de population les plus pauvres. Leur évolution économique et sociale ainsi que leur espérance de vie se situent bien en deçà de la moyenne nationale. Ces communautés se voient également refuser le droit à utiliser leur propre langue et à l’éducation, de plus l’accès aux soins de santé leur est difficile.

Quelles sont les conséquences des projets de développement économique ?

Ces dernières décennies, de nombreuses zones de pâturage, de chasse et de pêche autochtones traditionnelles ont été vendues à des entreprises privées dans le cadre d’appels d’offres et de mises aux enchères, sans que les communautés concernées ne soient consultées. Les communautés autochtones ne disposant ni des moyens financiers ni des connaissances juridiques nécessaires pour participer à ces processus, de plus en plus de terres passent aux mains d’entreprises et d’investisseurs privés. De larges territoires autochtones se retrouvent ainsi industrialisés et leurs ressources naturelles exploitées. Cela entraîne des dégâts écologiques considérables et conduit régulièrement à l’expulsion des populations locales, avec de graves conséquences pour leur survie, sous la menace de la faim et des maladies. Pour les communautés autochtones, les terres sont un élément essentiel à leur identité et à la survie de leur culture.

Comment les communautés autochtones peuvent-elles se mobiliser ?

Les autochtones qui s’insurgent contre les agissements de l’Etat et des entreprises se voient menacé·e·s dans leur vie et leur intégrité corporelle. Le gouvernement russe utilise par ailleurs des tactiques d’intimidation telles que la menace de poursuites pénales afin de dissuader les militant·e·s de défendre leurs droits. Le 1er décembre 2022, une nouvelle loi en lien avec la loi existante sur les « agents de l’étranger » a été adoptée. Avec cette nouvelle mesure, toute personne (individu ou groupe) classée comme étant « sous influence étrangère » est considérée comme une menace. La définition est tellement abstraite que n’importe quelle personne en contact avec une organisation étrangère peut se retrouver incriminée. Un grand nombre de représentant·e·s de communautés autochtones participant à des forums publics qui critiquent ouvertement la Russie font l’objet de campagnes de diffamation ou de pressions de la part de la police, du FSB (Service fédéral de sécurité de Russie) ou de leurs employeurs, et risquent d’être dénoncé·e·s comme des « agents étrangers ».

Quelles sont les conséquences de la destruction de l’environnement et du changement climatique ?

Les industries extractives ne cessent de violer les droits des communautés autochtones. On citera comme exemple récent l’extraction de nickel et ses dommages considérables causés à l’environnement dans les territoires des communautés autochtones des Sami·e·s, des Nénètses, des Dolganes et des Evenks en Arctique, avec des conséquences négatives sur les ressources en poissons et les troupeaux de rennes, sur l’économie de subsistance et la santé physique des autochtones. Les efforts entrepris par la Russie pour lutter contre le changement climatique sont minimes. Cependant, les conséquences de l’évolution du climat pour les populations autochtones, leurs territoires et leurs ressources constituent une menace existentielle. Les catastrophes naturelles telles que les inondations, les sécheresses, les feux de forêt et la montée des eaux dans les zones habitées sont de plus en plus fréquentes, avec des conséquences affectant particulièrement les communautés autochtones.

Vous trouverez l’intégralité du rapport (en anglais) ici : https://www.culturalsurvival.org/reports

Image: Les communautés autochtones telles que les Nénètses de la péninsule russe de Yamal sont menacées par le changement climatique. La hausse des températures a par exemple déclenché une épidémie d’anthrax, une maladie dangereuse appelée aussi fièvre charbonneuse.
Photo : Greenpeace/Tatiana Vasilieva

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