28. novembre 2022

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L'économie doit respecter les droits autochtones: Une délégation de Russie se rend à Genève

Image: L’élevage de rennes est un élément central de l’identité de nombreuses communautés autochtones du Nord. Mais la vie autochtone est souvent menacée par des projets économiques. Photo : Alegra Ally

Une délégation d’activistes autochtones pour les droits humains de Russie se trouve actuellement à Genève. Ils participent au Forum de haut niveau de l’ONU sur les entreprises et les droits humains (UN Forum on Business and Human Rights). Simon Benthaus, collaborateur de la campagne arctique de la SPM, explique pourquoi les questions des droits humains dans les activités économiques sont particulièrement importantes pour les communautés autochtones.

Pourquoi le Forum des Nations unies sur les entreprises et les droits humains est-il important pour les autochtones ?

De nombreuses ressources mondiales en matières premières se trouvent sur des terres appartenant à des communautés autochtones ou habitées par celles-ci. C’est pourquoi les entreprises s’intéressent souvent à ces territoires. Les communautés autochtones restent particulièrement vulnérables aux expulsions, à la violence et aux violations des droits humains, ainsi qu’aux effets du développement commercial et des activités économiques. De nombreuses communautés  attendent plus de compréhension et de respect de la part des entreprises. Une protection est donc nécessaire – mais de bonnes relations avec les entreprises sont également importantes pour les autochtones. Souvent, ces dernières ne s’opposent pas fondamentalement aux activités économiques.

Quelles sont les revendications des autochtones ?

Le droit international n’oblige toujours pas les entreprises à respecter les droits des autochtones. La délégation travaille au sein du Forum des Nations unies sur les entreprises et les droits humains pour que cela change. Les entreprises doivent être soumises à ce qui s’applique aux États : les droits des communautés autochtones sur leurs territoires, l’eau et les autres ressources naturelles doivent être respectés. Les entreprises doivent à l’avenir garantir pleinement les droits individuels et collectifs des groupes autochtones, tels qu’ils sont définis dans les conventions, traités et normes internationales sur les droits des peuples autochtones. La délégation demande en outre la dépénalisation des activistes autochtones qui s’engagent pour leurs droits.

Les violations des droits humains par les entreprises sont-elles fréquentes ?

Il n’est pas rare que les entreprises soient complices de violations des droits humains ou même directement responsables. De tels incidents sont très souvent rapportés, en particulier dans le secteur de l’extraction de matières premières. Qu’il s’agisse de brûlis, de barrages qui éclatent ou de la persécution de la résistance autochtone, les conséquences de ces industries sur les ressources en eau et en terre ainsi que sur la population locale sont souvent fatales. Parfois, des villages entiers sont déplacés de force pour que les travaux d’extraction puissent se dérouler sans encombre. La pollution des nappes phréatiques ou des terres de pâturage et de culture peut priver les populations locales d’eau potable et de leurs revenus. De plus, les mesures de sécurité massives prises pour protéger les sites d’extraction et la criminalisation des activistes qui en découle constituent régulièrement des violations des droits humains pour la population locale.

Comment la SPM s’implique-t-elle ?

La SPM soutient la délégation autochtone qui s’est rendue sur place. L’équipe de campagne de la SPM établit des contacts avec des acteurs de la politique et de l’économie, organise des rencontres avec des représentants des médias suisses et prend en charge le voyage aller-retour ainsi que l’hébergement des délégués. En outre, la SPM profite de la présence de ses partenaires autochtones pour planifier avec eux les projets à venir et entretenir les relations.

Existe-t-il des exemples de résistance réussie d’autochtones contre des entreprises internationales ?

Il y a de plus en plus de succès des communautés autochtones dans la lutte contre l’exploitation industrielle de leurs territoires. Mais ils sont encore trop rares. Un exemple est la société minière canadienne Belo Sun, qui a subi un revers dans ses projets d’ouverture d’une grande mine d’or en Amazonie suite à une campagne de pression des leaders autochtones et des organisations des droits humains. La mine aurait eu un impact massif sur l’environnement et, en fin de compte, sur la santé des communautés. Un autre exemple est celui des parcs éoliens Storheia et Roan du projet Fosen Vind, qui ont été déclarés illégaux par la Cour suprême de Norvège grâce à l’opposition tenace des Samis locaux. Les éoliennes portent atteinte à l’élevage de rennes des Samis et à la pérennité de leur culture.

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