30. mars 2023

Actualité

Le gouvernement brésilien agit contre l’orpaillage illégal en Amazonie

Photo : mine d'or illégale dans la région de Macapa, Brésil. Photo : Greenpace

Pollution environnementale, violence, famine et pauvreté, cours d’eau pollués et maladies : la responsabilité de tous ces maux revient aux quelque 20 000 orpailleurs qui ont pénétré et officient illégalement sur le territoire autochtone des Yanomami. Le 20 janvier, le nouveau président Lula da Silva a déclaré l’état d’urgence sanitaire pour le territoire yanomami et fixé la date butoir du 6 avril pour que les orpailleurs illégaux quittent le territoire. Une fois le délai passé, tous les orpailleurs encore présents sur le terrain seront arrêtés par les forces armées et policières. Les orpailleurs fuient donc actuellement le territoire des Yanomami, tandis que l’armée et la police détruisent leurs campements, leurs avions, hélicoptères et autres équipements. Ils bloquent les cours d’eau et surveillent l’espace aérien.

Le retrait des orpailleurs, désormais engagé par leurs propres organisateurs politiques, montre que la mesure fonctionne. Des corridors aériens, que les militaires décrivent comme « humanitaires », ont été ouverts jusqu’au 6 avril pour les départs « volontaires ».

D’autres territoires devraient être concernés

L’orpaillage illégal sur le territoire yanomami a toujours existé, mais il a pris une ampleur considérable à compter de 2019. Au cours de la dernière année de gouvernement de l’ancien président de droite, Jair Bolsonaro, le nombre d’orpailleurs illégaux avait explosé de 54 % par rapport à l’année précédente. Dans un contexte de pauvreté croissante, les orpailleurs sont parfois soutenus par la population autochtone elle-même, car l’orpaillage illégal constitue l’une des rares sources de revenus. La Société pour les peuples menacés veut donner ici le change et soutient un projet de culture du cacao qui a pour objectif de permettre aux jeunes Yanomami de gagner un salaire.

Le gouvernement brésilien prévoit, après le départ des orpailleurs illégaux du territoire des Yanomami du Roraima, de mener, dans le courant de cette année, des expulsions similaires dans six autres territoires de l’Amazonie brésilienne. Il s’agit de territoires qui ont été reconnus comme territoires autochtones (démarqués). C’est ce qu’a communiqué le ministre de la justice et de la sécurité publique, Flávio Dino, le 20 mars 2023 lors d’une conférence de presse à Brasilia. Les territoires se trouvent dans différents Etats brésiliens de l’Amazonie : Karipuna et Uru-Eu-Wau-Wau dans le Rondônia, Kayapó, Mundurucu et Trincheira Bacajá dans le Pará et Arariboia dans le Maranhão.

Outre l’expulsion des orpailleurs illégaux des territoires autochtones d’Amazonie, des mesures supplémentaires devraient être engagées afin de s’attaquer aux problèmes sociaux qui se cachent derrière l’orpaillage. En effet, pour de nombreux orpailleurs, il s’agit juste d’un moyen de fuir la pauvreté et d’obtenir une source de revenus. Ils se trouvent en bout de chaîne de l’exploitation aurifère. Ce ne sont pas eux qui tirent le plus gros profit de ce commerce opaque et marqué par des structures de pouvoir inégalitaires.

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