05. décembre 2016

Communiqué de presse

Premier succès dans le conflit autour de Standing Rock : les banques suisses doivent être plus actives sur le plan des droits humains

La Société pour les peuples menacés (SPM) salue l’apaisement survenu dans le conflit avec le peuple autochtone des Sioux autour de Standing Rock, aux Etats-Unis. Hier soir, l’US Army Corps of Engineers a en effet déclaré – un jour avant l’expiration d’un ultimatum posé aux personnes occupant le terrain convoité – qu’il ne délivrerait pas l’autorisation de construire pour la partie controversée du projet de pipeline lui-même critiqué. Des milliers d’autochtones et de sympathisant-e-s craignent qu’une fuite cause des dégâts colossaux à l’environnement et s’opposent à la destruction de sanctuaires. Les banques UBS et CS ont accordé des crédits et gèrent des actions du consortium en charge du projet de pipeline, Energy Transfer Family, et la SPM déplore la position de ces banques suisses, qui se sont bien gardées d’assumer une quelconque responsabilité jusqu’à présent.

A l’issue de plusieurs mois de manifestations contre la construction d’un pipeline sur un territoire revendiqué par le peuple autochtone des Sioux, dans le nord-ouest des Etats-Unis, l’autorité en charge en la matière, l’US Army Corps of Engineers, a suspendu la construction de la partie controversée de l’édifice. L’administration exige un examen plus approfondi de l’impact sur l’environnement et souhaite examiner la possibilité d’une modification de tracé. La SPM est soulagée par le répit qu’offre cette décision mais sait que cela ne résout pas encore le conflit.

Depuis avril dernier, les manifestations des autochtones se sont progressivement transformées en réel mouvement populaire. Malgré le froid et les violences incroyables de la part de la police et de l’armée, des milliers de manifestant-e-s, dont de nombreux/ses autochtones et des activistes défendant l’environnement et l’eau en particulier, ont occupé le chantier dans des tentes et des caravanes, bloquant ainsi la réalisation du pipeline long de quelque 1720 miles. Le consortium en charge de l’ouvrage monumental, Energy Transfer Family, ainsi que le constructeur de pipelines, Dakota Access, ont été surpris par l’ampleur des protestations mais ne se sont pas montrés prêts pour autant à discuter d’une éventuelle redéfinition du tracé du pipeline. C’est finalement l’armée qui a mis le holà, un jour avant l’expiration de l’ultimatum qu’elle avait elle-même posé. Tandis que les uns se réjouissent, sur place, d’autres mettent en garde que le nouveau président, Donald Trump, lui-même actionnaire de Dakota Access, pourrait bien faire annuler la suspension du projet.

Ces retournements ont également mis sous pression UBS et Crédit Suisse, les deux grandes banques suisses qui ont accordé des crédits à long terme à Energy Transfer Family et qui gèrent des lots d’actions pour cette dernière, cofinançant ainsi indirectement la construction du pipeline. La SPM déplore qu’aucune de ces banques n’ait exprimé ses inquiétudes quant à la violence exercée sur place et n’ait proposé ses compétences pour sortir du conflit. Cette attitude est en désaccord avec les politiques de durabilité que ces banques s’imposent à elles-mêmes et montre le peu d’importance qu’elles accordent à ces directives. La SPM exige que les banques adoptent une démarche proactive dans ce type de conflits et qu’elles fassent clairement savoir qu’elles mettent fin à tout soutien financier ou service pour les sociétés liées d’une manière ou d’une autre à des dégâts environnementaux, à des violations de droits humains ou à d’autres conflits. Cette affaire montre aussi, une fois de plus, à quel point il est important que les sociétés soient contraintes d’assumer une responsabilité en matière de respect des droits humains, comme l’exige l’initiative pour des multinationales responsables.

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