14. janvier 2019
Communiqué de presse
Organisation rom et SPM saluent la condamnation de la section bernoise des Jeunes UDC pour racisme
Aujourd’hui, le Tribunal régional de Berne-Mittelland a condamné les deux coprésidents des Jeunes UDC, Nils Fiechter et Adrian Spahr, pour violation de la norme pénale contre la discrimination raciale. Ce jugement prouve que des faits graves de discrimination raciale contre les Roms ne sont pas tolérés dans le canton de Berne.
« Il est réconfortant de savoir qu’un parti comme celui des Jeunes UDC ne peut pas faire campagne en toute impunité sur le dos des minorités telles que les Roms dans le canton de Berne », commente Stefan Heinichen de l’association Verband Sinti und Roma Schweiz (VSRS), suite à la décision rendue aujourd’hui par la présidente du tribunal Bettina Bochsler. L’association Verband Sinti und Roma Schweiz avait en effet déposé, avec le soutien de la SPM, une dénonciation pénale contre les Jeunes UDC du canton de Berne pour violation de la norme antiraciste. Le motif de la plainte était une publication sur Facebook, dans le cadre de la campagne électorale des Jeunes UDC, qui dénigrait de manière généralisée les minorités sintés et roms. La Société pour les peuples menacés (SPM) avait alors soutenu la dénonciation pénale. Le Ministère public bernois s’est exprimé en faveur de la VSRS et de la SPM et a condamné, par ordonnance pénale, les deux coprésidents pour discrimination raciale. Ces derniers ont rejeté la peine et ont fait opposition à l’ordonnance pénale, mais sans succès. La peine a été confirmée par le Tribunal régional de Berne-Mittelland. « Nous sommes satisfaits que dans pareil cas, la norme pénale contre la discrimination raciale soit appliquée, assure Angela Mattli de la Société pour les peuples menacés, ce jugement prouve que la justice bernoise est consciente de l’antitsiganisme et le sanctionne. »
Le 21 février 2018, la section bernoise des Jeunes UDC a publié sur son compte Facebook une caricature à caractère raciste dans la perspective des élections cantonales du Grand Conseil. L’appel à élire des candidats des Jeunes UDC pour empêcher la création d’une aire de transit montrait clairement que, selon eux, cette réalisation destinée aux communautés nomades de Roms et Sintés constituait un « préjudice ». Outre cet appel, une illustration suggérait que les « tsiganes » étaient tous des individus sales, à tendance criminelle, faisant partout leurs besoins et portant ainsi durablement atteinte à l’ordre public.
Du point de vue de l’association Verband Sinti und Roma Schweiz et de la SPM, ces déclarations constituaient une violation de la norme pénale contre la discrimination raciale, art. 261bis al. 4 du Code pénal suisse, par la discrimination d’un groupe de personnes en raison de leur appartenance raciale, ethnique ou religieuse. « La publication des Jeunes UDC de la section bernoise partait du principe raciste que l’appartenance à une certaine minorité (‘tsigane’) allait de pair avec le manque d’hygiène, le non-respect de l’environnement et l’atteinte à l’ordre public, affirme Stefan Heinichen de la VSRS. Nous ne pouvons pas accepter que l’ensemble de la communauté soit ainsi dénigré. »