Brésil

Pas de construction du barrage de Belo Monte sans le consentement des autochtones

La SPM soutient les populations autochtones dans l’exercice de leurs participation et de décision dans le cadre de la construction du barrage de Belo Monte.

Photo: Rebecca Sommer

Pas de construction du barrage du Belo Monte Pas de construction du barrage du Belo Monte

Aperçu

Au bord de la rivière Xingù en Amazonie, un événement dramatique pour les autochtones se prépare. En juin 2011, le gouvernement brésilien a donné le consentement definitif pour la construction d’un gigantesque barrage du nom de Belo Monte – ce qui permettra de créer la troisième plus grande centrale hydro-électrique au monde. Cet énorme projet va considérablement détruire la qualité de vie des populations autochtones établies là-bas et limiter leur mode de vie traditionnel. A Altamira, plus de 20 000 personnes devraient être déplacées. Mais les recherches de la SPM montrent qu’il y a pire que les conséquences directes : la Fondation nationale de l'Indien FUNAI prédit l’arrivée de 100 000 personnes dans la région pour la construction du barrage, ce qui augmentera encore la pression sur les réserves autochtones. Sans compter qu’au moins 500 km2 de forêt tropicale et de terres cultivables vont être immergées, ce qui va créer des inondations d’un côté du barrage et une sécheresse des terres de l’autre côté. Les Arara et Juruna sont particulièrement touchés parce que le méandre Volta Grande au bord duquel ils vivent ne sera presque plus approvisionné en eau. Les voies d’eau ne seront plus navigables et l’accès à leur principal moyen de subsistance, le poisson, sera menacé.

De plus, la SPM craint que cela ne soit qu’un début : le gouvernement brésilien prévoit la construction de nombreux barrages supplémentaires en Amazonie, qui vont dévier massivement les cours d’eau, ce qui va se répercuter sur la faune et la flore de la région. Mais il y a pire: beaucoup d’entreprises ont demandé des autorisations pour exploiter les ressources naturelles des sous-sols de la région, et ceci en plein cœur des réserves autochtones. Si le congrès à Brasilia les concède, les autochtones perdraient la protection dont ils bénéficient grâce aux réserves et toute la région du Xingu pourrait devenir un centre industriel au détriment de la forêt tropical et des peuples autochtones.

Depuis l’automne 2010, la SPM informe le public que des autochtones vivent dans cette région et qu'ils ont choisi de vivre isolés. Ils sont sont donc particulièrement affectés par les contacts forcés avec les non-autochtones et ont besoin d’une protection spéciale. A la fin de 2010, la SPM a déposé un recours avec l' ONG locale Kanindé auprès du ministère public à Brasilia.

Le Brésil s’est engagé tant au niveau national qu’international à inclure les populations autochtones dans les processus décisionnels qui concernent leur développement. Ces engagements les obligent à tenir compte en priorité de la permission donnée ou du refus émis librement et en toute connaissance de cause par les populations autochtones (consentement libre préalable et informé, ou « Free, Prior and Informed Consent FPIC » en anglais). Malgré cela, il n’y a eu jusqu’à présent aucun pourparlers avec les autochtones sur le projet, ses effets sur leur mode de vie ni concernant des indemnisations en cas de déplacement. C’est pourquoi la SPM a décidé de soutenir les autochtones concernée sur place, pour qu’ils puissent participer aux décisions quant à l’avenir de leur habitat.

(2012)

Objectifs

  • permettre aux populations autochtones de la région de participer aux décisions concernant leur avenir;
  • encourager et soutenir la création de groupes d'autochtones locaux afin qu’ils puissent défendre leurs intérêts;
  • informer et mobiliser largement l’opinion publique;
  • mettre au courant les populations autochtones de l’existence d’accords fondamentaux comme la Déclaration des droits des peuples autochtones de l’ONU, la Convention 169 de l’OIT ainsi que le concept du consentement libre, préalable et informé (FPIC), tous reconnus au niveau internationale;
  • obliger les autorités brésiliennes et les entreprises impliquées à respecter le concept FPIC et là mieux ancrer les droits des populations autochtones au Brésil dans la législation nationale.

 

Activités

La SPM soutient les populations autochtones dans l’exercice de leurs participation et de décision dans le cadre de la construction du barrage de Belo Monte. La SPM informe les communautés autochtones, les autorités brésiliennes et les entreprises concernées du fonctionnement international des droits de l’Homme, dans lequel s’inscrit le droit de participation des populations autochtones et exige leur implication dans le projet Belo Monte.

Au début de l’année 2010, la SPM a envoyé une lettre au président brésilien Lula da Silva dans laquelle elle exige que les peuples autochtones concernés participent au projet de construction du barrage. Cette lettre a été signée par 140 organisations internationales.

Dans le cadre des conférences internationales de New York et Cochabamba, la SPM a informé des conséquences négatives probables du projet de construction du barrage de Belo Monte sur les populations autochtones.

Lors d’un séjour de plusieurs mois en Amazonie, Rebecca Sommer, déléguée de la SPM auprès de l’ONU, a documenté de manière détaillée - au moyen de films et de photos - l’opinion de diverses communautés autochtones concernant ce projet. Ces documents seront utilisés pour faire entendre leur voix sur la scène internationale.

Communément avec des partenaires locaux, la SPM a entrepris des démarches juridiques au Brésil et auprès de l’ONU pour faire pression sur le gouvernement brésilien. Pour cela, elle a aussi attiré l’attention sur la participation insuffisante des personnes concernées et réclamé des mesures pour l’améliorer.

Populations concernées

Région d'habitation:

Région de la rivière Xingú en Amazonie (Etat fédéral de Pará)

Peuples concernés et réserves autochtones:

Il y a des differents peuples autochtones concernés: Arara (env. 256 pers. dans la réservé Arara et env. 110 pers. dans la réservé Arara da Volta Grande), Juruna (env. 100 pers. dans la réservé Paquiçamba), Kayapó-Xikrin (env. 750 pers. dans la réservé Trincheira/ Bacajá), Asurini (env. 150 pers. dans la réservé Koatinemo), Kayapo (env. 50 pers. dans la réservé Kararaô), Araweté (env. 400 pers. dans la réservé Araweté), Xipaya (env. 84 pers. dans la réservé Xipaya) et Kuruaya (env. 160 pers. dans la réservé Kuruaya).

Religion:

Des religions de la terre et le christianisme sont présents.

Langues:

Des diverses langues sont parlées.

Contact

Personne de contact chez la SPM

Christoph Wiedmer, Co-directeur

Tél. +41 (0)31 939 00 01

christoph.wiedmer@gfbv.ch

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez la sauvegarde de Cookies sur votre ordinateur. Plus d'information

Ok

Souscription à la newsletter

Notre newsletter vous informe sur les développements politiques actuels et sur l'engagement de la SPM et de nos organisations partenaires.

Prénom *
Nom *