28. octobre 2024
Actualité
Rencontre au sommet des autochtones à Genève
Des communautés autochtones ont défini des principes centraux pour une transition énergétique effectivement durable et équitable.
Une centaine de délégué·e·s s’est rencontrée en octobre, à Genève, pour une rencontre au sommet historique. Ils·elles y ont discuté d’un nouveau danger auquel les communautés autochtones sont confrontées : la violence croissante et les dégâts environnementaux engendrés par l’exploitation des matières premières utilisées pour les formes d’énergie « verte » et « propre ». La transition énergétique menace de répéter les mêmes dégâts provoqués par l’exploitation du pétrole et du gaz. Sans oublier que plus de la moitié des mines exploitant les minerais de transition se trouve sur des territoires autochtones ou à proximité de tels territoires.
Les communautés autochtones protègent la nature depuis de nombreuses générations. La lutte contre le changement climatique constitue pour elles une préoccupation centrale et existentielle. C’est pourquoi elles saluent la volonté de transition énergétique. Cependant, la rencontre de Genève leur a permis d’exprimer clairement leur besoin d’une autre transition énergétique. Une qui soit réellement durable, comme l’explique l’initiateur et délégué autochtone Rodion Sulyandziga : « La parole des autochtones a trop longtemps été marginalisée. De l’Amazonie à l’Arctique, la protection de notre environnement a toujours été liée à la protection de nos communautés. Nous sommes les gardiens d’écosystèmes importants dans le monde et nous sommes les premiers à pâtir de la menace qui pèse sur ces écosystèmes. » Il ne peut y avoir de transition verte sans une pleine participation des peuples autochtones. « Protéger la terre signifie protéger les personnes qui l’ont toujours protégée. »
Am Gipfel haben die Indigenen Delegierten elf Grundprinzipien für eine effektiv nachhaltige Wirtschaft verabschiedet.
Les 11 principes
- Le droit à la vie : l’intégrité des communautés autochtones doit être garantie, aujourd’hui et demain.
- Droit à l’autodétermination et à la souveraineté : les communautés autochtones peuvent déterminer librement leur propre développement politique, social et économique ainsi que leur avenir. Elles ont droit à une juste participation aux bénéfices.
- Décolonisation : l’exploitation minière ne doit pas reposer sur des structures coloniales.
- Restitution des terres, protection et réparation complète des territoires autochtones mis à mal.
- Respect du mode de vie des peuples autochtones : les pratiques traditionnelles des communautés autochtones visant la protection des écosystèmes et des systèmes alimentaires, et pour le respect de la responsabilité vis-à-vis de nos peuples, familles et générations futures jouent un rôle très important.
- Obligation de transparence et de responsabilité : implication et participation réelle des communautés autochtones, application du droit au consentement libre, préalable et éclairé pour tous les projets d’exploitation minière sur leurs territoires.
- Compensation historique : garantie d’une compensation financière et non financière pour les dommages historiques et durables.
- Protection complète des peuples autochtones : plutôt que de criminaliser les militant·e·s des droits humains et écologistes, les exécutions extrajudiciaires, les actes de torture et de surveillance ainsi que les emprisonnements à l’encontre des autochtones doivent cesser.
- Reconnaissance du rôle et de la responsabilité des peuples autochtones en tant que gardiens et gestionnaires de leurs territoires et de la nature : sans cette reconnaissance, la justice climatique n’est pas possible
- Maintien de l’objectif climatique de +1,5°C
- Une approche foncée sur les droits pour les chaînes de livraison : garantir que les chaînes de livraison pour les énergies durables n’entraînent pas de dommages pour les peuples autochtones et autres communautés, ni pour les écosystèmes ou des lieux sacrés.
Les communautés autochtones s’engagent aujourd’hui pour que ces principes fondamentaux soient pris en compte dans la politique climatique de l’ONU et de la communauté internationale. La Société pour les peuples menacés, qui a contribué à l’organisation de ce congrès, continue d’apporter son soutien aux communautés autochtones.