22. juin 2020
Actualité
Surveillance de masse des Ouïghours : la SPM dépose plainte contre l’UBS

La banque suisse UBS entretient des relations commerciales avec le groupe chinois Hikvision, leader mondial dans la conception et la production de technologies de surveillance. Le groupe exerce un rôle central dans la surveillance de masse dont les Ouïghour-e-s font l’objet dans la province chinoise du Xinjiang (Turkestan oriental). La Société pour les peuples menacés (SPM) a déposé une plainte auprès du Point de contact national pour les Principes directeurs de l’OCDE.
Des recherches menées par des spécialistes de la branche ont démontré que l’entreprise chinoise a installé, dans la région du Xinjiang et pour le compte des autorités de sécurité, des systèmes de surveillance de masse pour un montant de près de 300 millions de dollars et qu’elle met à disposition des outils technologiques qui sont directement utilisés dans les camps d’internement ouïghours.
Des recherches menées par la SPM ont montré que l’UBS entretient des relations commerciales avec Hikvision depuis 2016. La banque suisse est impliquée dans les activités du groupe chinois via des produits de placement et des prestations de services et gère également, en sa qualité de « nominee shareholder », des actions pour le compte d’investisseurs privés. Bien que l’existence de violations des droits humains dans la province du Xinjiang (Turkestan oriental) soit connue depuis la mi-2018 et malgré les critiques répétées de l’ONU et du gouvernement suisse à cet égard, fin 2019 la banque proposait encore des produits du groupe chinois pour un montant total de 6,36 millions de dollars. L’UBS a continué d’investir dans le groupe via des produits de placement et a renforcé sa position en février 2020.
« Compte tenu du rôle central exercé par Hikvision dans la surveillance de masse dont la population ouïghoure fait l’objet dans la province du Xinjiang (Turkestan oriental), la SPM estime que l’UBS n’a pas assumé suffisamment ses responsabilités en tant qu’entreprise », explique Angela Mattli, responsable de campagne à la SPM. « Par conséquent, la SPM considère que l’UBS n’a pas respecté les principes directeurs de l’OCDE et non plusson propre code de conduite et de déontologie .» Par conséquent, la SPM a déposé une plainte auprès du Point de contact national pour les Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales (PCN).