Brésil: Du chocolat pour un avenir meilleur

Les communautés autochtones des Yanomami et des Yecuana ont planté, l’année passée, 5000 plants de cacaoyers, récolté 253 kg de fèves de cacao qui ont permis, depuis 2018, la fabrication de 1000 plaquettes de chocolat. Ce projet initié par des chef·fe·s autochtones a pour objectif de créer des possibilités de revenus durables pour les jeunes générations  sur le territoire autochtone des Yanomami, « terra indígena Yanomami » (TIY).

Située au nord-ouest du Brésil, la « terra indígena Yanomami » s’étend sur près de 96 000 km2, plus du double de la superficie de la Suisse, et constitue le plus grand territoire autochtone du Brésil. Or, ce territoire est particulièrement touché par l’expansion galopante de l’extraction d’or illégale. Près de 20 000 orpailleur·euse·s détruisent des parcelles entières de forêt et dégradent les cours d’eau. L’usage incontrôlé du mercure dans les mines empoisonne les rivières et leurs poissons, et porte gravement atteinte à la santé des communautés autochtones. Pourtant, certain·e·s jeunes autochtones prennent part à l’extraction de l’or, et ainsi à la dégradation de leur propre territoire, car il ne leur reste presque aucune autre source de revenus.

Deux fois plus que l’an passé

Afin de contrer cette situation, la SPM soutient depuis 2019 un projet de culture du cacao mis en place par l’organisation Instituto Socioambiental (ISA), en collaboration avec le chocolatier brésilien César de Mendes. Les chiffres de 2022 montrent une évolution très positive : Dans les 12 communes participantes, 253 kg de fèves de cacao, à savoir le double de l’an passé, ont été récoltés, transformés et commercialisés. En outre, des ateliers ont eu lieu sur ce thème dans diverses communautés. Pour éviter que les personnes de cette région ne deviennent dépendantes d’un seul produit, des femmes ont décidé de suivre une formation en vannerie et les communautés autochtones sont en train d’analyser la possibilité de cultiver la fève de mocambo de la même façon que le cacao.

Afin d’augmenter la production, deux communes supplémentaires prennent part au projet cette année. Les producteur·rice·s autochtones aspirent à la production de 10 tonnes de fèves de cacao d’ici 2026. C’est 40 fois plus que la récolte de 2022.