15. mars 2022

Communiqué de presse

Contre la guerre: des autochtones russes en exil prennent position

Russie: Autochtones contre la guerre: Tandis que la guerre en Ukraine s’intensifie, causant toujours plus de victimes, la situation en matière de droits humains en Russie continue elle aussi de se dégrader. Maintenant, des autochtones russes en exil prennent la parole au travers d’une prise de position publique. La SPM s’associe à eux·elles pour dénoncer la guerre menée par Poutine contre l’Ukraine, et demande le respect des droits humains à l’étranger et sur le territoire national.

« Nous, représentants des peuples autochtones du Nord, de Sibérie et d’Extrême-Orient, qui vivons hors de Russie contre notre gré, sommes indignés par la guerre que le président Poutine a déclenchée contre l’Ukraine. » C’est par ces mots que débute la déclaration publiée par des autochtones russes en exil. « En tant que représentants des peuples autochtones de Russie, nous exprimons notre solidarité avec le peuple ukrainien dans son combat pour la liberté et sommes extrêmement préoccupés par la question du respect des droits des peuples autochtones en temps de guerre en Ukraine, y compris en Crimée, région occupée illégalement par la Russie. » La Société pour les peuples menacés Suisse, de même que son homologue allemande condamnent, elles aussi, fermement la guerre contre l’Ukraine qui dégénère à vue d’œil et fait de plus en plus de victimes.

Situation désastreuse en matière de droits humains en Russie

Alors que la situation de la population civile ukrainienne en guerre s’aggrave de plus en plus, la pression politique en Russie ne cesse elle aussi d’augmenter. Depuis le début de la guerre, les dernières voix indépendantes du pays sont réduites au silence les unes après les autres. Lors des nombreuses manifestations organisées depuis le début de l’invasion russe, des milliers de personnes ont été arrêtées. A ce jour, plusieurs médias russes indépendants ont été contraints au silence et l’accès à Twitter et Facebook a été bloqué. Une nouvelle loi adoptée début mars prévoit jusqu’à quinze ans de prison contre toute personne publiant des  « informations mensongères » sur les forces armées russes : rendre compte de la guerre est, de facto, interdit.

La répression qui ne fait qu’empirer actuellement avait déjà augmenté de façon continue l’année précédente. A la fin 2021, par exemple, la célèbre organisation de défense des droits humains Memorial fut dissoute, au motif d’avoir enfreint la loi sur les « agents étrangers ».

Cet exemple n’est qu’un indicateur du recul considérable de la marge de manœuvre des militant·e·s des droits humains. « Beaucoup sont contraints de quitter le pays pour ne pas finir en prison ou condamnés suite à des accusations grotesques », confie Pavel Sulyandziga, président de l’organisation autochtone Fonds Batani.

RAIPON ne représente pas les peuples autochtones de Russie

La répression touche également depuis longtemps les militant·e·s autochtones qui luttent pour leurs droits. Ainsi, voilà déjà un bon moment que l’organisation autochtone RAIPON (Association russe des peuples autochtones du Nord, de Sibérie et d’Extrême-Orient de la Fédération de Russie) héberge exclusivement des membres fidèles au gouvernement, tandis que les anciens membres avaient pour partie fui le pays, contraints à l’exil.

Dans leur prise de position, les autochtones russes en exil entendent nettement se démarquer de l’organisation RAIPON, soutenue par l’Etat, et qui, il y a quelques jours, a affirmé son soutien au président Poutine. Sous le nom de « Comité international pour la protection des droits des peuples autochtones de Russie », les militant·e·s autochtones russes en exil souhaitent donc créer une nouvelle organisation indépendante.

La Société pour les peuples menacés soutient les communautés autochtones de l’Arctique russe dans leur lutte pour défendre leurs droits et conserver leur espace de vie. Au vu de la situation actuelle en matière de droits humains, les activités prévues ne peuvent pas être menées. C’est pourquoi la SPM maintient le contact avec les militant·e·s autochtones russes des droits humains en exil. « Il est très dangereux et extrêmement courageux de s’exprimer contre la guerre et en faveur des droits humains dans la Russie d’aujourd’hui », confie Tabea Willi, responsable de campagne SPM.

« Il est aujourd’hui plus important que jamais de soutenir les personnes en Russie qui s’opposent au régime. Nous devons suivre avec attention la situation de celles et ceux qui ont décidé de rester là-bas et d’améliorer la situation de leurs communautés autochtones », ajoute Regina Sonk de la SPM Allemagne.

Vers la déclaration en allemand, en anglais et en russe

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