14. septembre 2018

Communiqué de presse

Destruction de la forêt amazonienne au Brésil - entreprises internationales des complices

Un nouveau rapport publié par l’ONG américaine Amazon Watch dévoile les noms de ces responsables politiciens brésiliens qui veulent assouplir les dispositions visant à protéger la forêt amazonienne. Mais ces puissants propriétaires terriens représentés au Parlement brésilien bénéficient également du soutien des consommateurs de l’hémisphère nord via les chaînes d’approvisionnement de marques telles que Coca-Cola. Ces chaînes incluent également l’entreprise suisse Schweppes.

Le rapport « Complicity in Destruction: How Northern Consumers and Financiers Sustain the Assault on the Brazilian Amazon and its Peoples » (Complices de la destruction : comment les consommateurs du nord et les institutions financières soutiennent l’assaut dont sont victimes la forêt amazonienne et ses habitants) met pour la première fois en lumière les liens entretenus par six membres du Congrès brésilien avec le monde économique et qui constituent la force motrice de l’agression dont est victime la forêt amazonienne. Ces responsables politiciens demandent l’assouplissement des dispositions mises en place pour protéger la forêt tropicale et cherchent à affaiblir les droits des peuples autochtones, allant jusqu’à autoriser l’extraction de matières premières dans des réserves jusque-là protégées.

La Suisse n'est pas en reste

Le rapport d’Amazon Watch révèle que les gros propriétaires terriens brésiliens sont soutenus par des marques mondialement connues, telles que Coca-Cola, via leurs chaînes d’approvisionnement. Et la Suisse n’est pas en reste: en 2018, par exemple, l’entreprise Schweppes a importé 75 tonnes de jus d’orange de la société Sucocitrico Cutrale. Cette entreprise spécialisée dans la production de jus d’orange achète ses oranges à Nelson Marquezelli, un des responsables politiques mentionnés dans le rapport, et ce depuis des décennies. « Nous demandons aux entreprises suisses comme Schweppes de mesurer leur influence et de veiller à ne pas participer de façon indirecte à la destruction de la forêt amazonienne », explique Christoph Wiedmer, co-directeur de la Société pour les peuples menacés (SPM) qui œuvre pour la protection des autochtones vivant dans la forêt amazonienne, en luttant contre la destruction de leur habitat.

Les consommateurs et l’économie ont des obligations

Le nouveau rapport vise à sensibiliser les institutions financières, les entreprises mais aussi les consommateurs et consommatrices de l’hémisphère nord à la destruction de la forêt amazonienne qui abrite les peuples autochtones. Les acteurs économiques sont invités à réagir pour ne pas se retrouver impliqués indirectement dans la politique destructrice menée dans cette région. Alessandra Korap Munduruku, coordinatrice de l’association Pariri du peuple munduruku, fait le constat suivant: «Nous peuples autochtones savons bien que les grandes banques et les grosses entreprises situées en dehors du Brésil soutiennent les tentatives des responsables politiciens et des industries agroalimentaires visant à détruire notre mode de vie traditionnel, nos forêts et nos fleuves. Les responsables politiciens considèrent les arbres et l’eau comme des ressources financières mais c’est de notre terre natale dont il s’agit. Nous n’avons aucune alternative. La survie de notre peuple mais également celle de l’humanité toute entière dépendent de la forêt amazonienne et nous avons le devoir de la protéger. »

Au Brésil, le secteur agroalimentaire représente 23,5 % du PIB et 44,1 % de l’ensemble des exportations de marchandises, selon la Confédération nationale de l’Agriculture (CNA). L’influence de cette dernière sur les responsables politiques est considérable.

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