18. septembre 2024

Communiqué de presse

Pétition « Une ligne rouge pour la Suisse » à l’attention du Conseil fédéral et du Parlement

Il ne doit pas y avoir de développement de l’accord de libre-échange avec la République populaire de Chine sans droits humains : C’est ce que revendique la pétition déposée aujourd’hui par sept organisations de la société civile auprès de la Chancellerie fédérale.

En cas de développement de l’accord de libre-échange avec la République populaire de Chine, les droits humains doivent y être inscrits de façon substantielle : c’est aujourd’hui la ligne rouge posée au Conseil fédéral et au Parlement pour les prochaines négociations avec Pékin. A ce titre, la Société pour les peuples menacés, l’Association Ouïghours Suisse, l’Association d’amitié Suisse-Tibet, l’Organisation de femmes tibétaines de Suisse, l’Association des jeunes Tibétains en Europe, la Communauté tibétaine de Suisse et du Liechtenstein ainsi que Campax ont déposé aujourd’hui une pétition. Leur revendication est la suivante : « Nous n’accepterons pas un accord de libre-échange ne prenant pas en compte de façon substantielle les droits humains, car la situation des droits humains ne cesse d’empirer », affirme la directrice de la SPM, Anna Leissing. Pour Rizwana Ilham, présidente de l’Association Ouïghours Suisse, une chose est claire : « La Suisse doit enfin prendre ses responsabilités : si l’extension de l’échange ne prend pas en compte les droits humains, cette responsabilité n’est pas assumée. »

A chaque signature un centimètre de ligne rouge

Avant le dépôt de la pétition, les organisations participantes ont tendu, avec l’aide de parlementaires, une ligne rouge symbolique à travers la Place fédérale. La Chancellerie fédérale a également reçu une corde rouge longue de 140,63 mètres, chaque centimètre représentant une des 14’063 signatures. L’objectif de l’action est de rappeler au Conseil fédéral, dans l’optique des négociations avec la République populaire de Chine, que la promotion des droits humains est une mission contenue dans la Constitution suisse (art. 54 al. 2) et doit ainsi être intégrée dans les prochaines négociations.

La revendication de la pétition est un thème hautement d’actualité : les négociations entre la Suisse et la République populaire de Chine commencent le 23 septembre. Le Conseil fédéral et la Commission ont préféré renoncer à une étude d’impact de l’accord de libre-échange sur les droits humains. Ils ont également refusé l’adoption de normes contraignantes relatives aux droits humains dans le mandat de négociation.

La Suisse ferme les yeux

La Suisse refuse donc une prise en compte plus forte des droits humains dans l’accord avec la République populaire de Chine, alors que la situation des droits humains ne fait que s’aggraver. Près d’un million d’Ouïghour·e·s ont été enfermé·e·s dans des « camps de rééducation » où ils·elles sont endoctriné·e·s et, pour bon nombre, torturé·e·s et violé·e·s. Le travail forcé et les stérilisations forcées sont monnaie courante. Jusqu’à un million d’enfants tibétains ont été envoyés de force dans des internats. Les communautés nomades tibétaines et des villages tibétains entiers sont déplacés de force à des centaines de kilomètres. Même sur le territoire suisse, les Tibétain·e·s et Ouïghour·e·s ne sont pas à l’abri de la répression chinoise. L’étendue de cette répression exercée au-delà des frontières par les acteurs chinois doit prochainement faire l’objet d’un rapport en réponse au postulat 20.4333.

Outre l’Islande et la Serbie, la Suisse est le seul pays européen à avoir conclu un accord de libre-échange avec la République populaire de Chine. Les partenaires commerciaux les plus proches de la Suisse en Europe ainsi que les Etats-Unis ont pris des mesures de sanction à l’encontre du gouvernement chinois, tirant les conséquences de ses violations des droits humains.  « Au contraire, la Suisse, elle, place toujours les intérêts économiques au-dessus des droits humains », clame Karma Gahler de l’Association des jeunes Tibétains en Europe. « La politique suisse doit enfin prendre ses responsabilités et ne pas se retrancher derrière un dialogue feint sur les droits humains », affirme Uwe Meya, membre du comité de l’Association d’amitié Suisse-Tibet.

La Société pour les peuples menacés, l’Association Ouïghours Suisse, l’Association d’amitié Suisse-Tibet, l’Organisation de femmes tibétaines de Suisse, l’Association des jeunes Tibétains en Europe, la Communauté tibétaine de Suisse et du Liechtenstein ainsi que Campax ont déposé aujourd’hui une pétition. L’accord de libre-échange avec la République populaire de Chine ne doit pas être développé tant qu’il ne prendra pas en compte les droits humains. Si ces voix ne sont pas entendues, elles étudieront sérieusement la possibilité d’un référendum.

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