04. février 2022

Communiqué de presse

Jeux olympiques à Pékin: « médaille d’or du silence » pour Conseil fédéral

A l’occasion de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver à Pékin, en République populaire de Chine (RPC), une coalition d’organisations de défense des droits humains décerne au Conseil fédéral la « médaille d’or du silence ». Dans une lettre ouverte, la coalition regrette la décision du Conseil fédéral de ne pas participer au boycott diplomatique et constate l’omniprésence de cette politique du silence dans la politique actuelle de la Suisse à l’égard de la Chine. La coalition demande au Conseil fédéral de sortir de son silence et d’afficher clairement sa position face à l’ampleur insupportable des violations des droits humains perpétrées contre les Tibétain-e-s, les Ouïghour-e-s et d’autres groupes de population.

Au vu de la gravité des violations des droits humains commises par le Parti communiste chinois (PCC) et le gouvernement de Xi Jinping, les gouvernements de plusieurs pays dont le Danemark, la Grande-Bretagne, le Japon et les Etats-Unis, ont décidé de n’envoyer aucune représentation officielle aux Jeux olympiques et paralympiques d’hiver à Pékin. Le Conseil fédéral a décidé de ne pas participer à ce boycott diplomatique : Il a justifié le fait qu'aucun membre du gouvernement ne se soit rendu à Pékin par la situation de Corona. « La Suisse rejoint ainsi la liste de ces Etats qui tolèrent la politique répressive de la Chine et restent silencieux face aux violations des droits humains perpétrées au Tibet, au Turkestan oriental et dans d’autres régions », déclare Tashi Shitsetsang de l’Association des jeunes Tibétains en Europe, basée à Zurich.

Politique du silence

« Cette politique du silence est le fil rouge de la politique actuelle de la Suisse à l’égard de la Chine. Une situation intolérable au vu du génocide incessant perpétré contre les Ouïghour-e-s », déplore Andili Memetkerim de l’Association Ouïghours Suisse. L’an dernier déjà, le Conseil fédéral ne s'était pas allié aux sanctions de l’Union européenne contre plusieurs responsables chinois. Par ailleurs, en octobre 2021, la Suisse était pour la première fois absente de la liste des cosignataires de la nouvelle déclaration sur les violations des droits humains au Turkestan oriental (province chinoise du Xinjiang) dans le cadre de l'ONU.

Les violations graves des droits humains restent sans suite

Pour les organisations à l’origine de la lettre ouverte, la raison de ce silence tiendrait à la volonté de la Suisse de ne pas contrarier le régime chinois et d’éviter ainsi toutes conséquences politiques et économiques néfastes si le pays venait à se positionner en défenseur du respect des droits humains. « En suivant cette voie spéciale, la Suisse n'envoie pas le bon message à Pékin et fait le jeu de la Chine en suivant sa volonté de saper le système international des droits humains. Seule la contestation collective du plus grand nombre de pays peut faire évoluer la stratégie politique de la Chine », confie Fabienne Krebs de la Société pour les peuples menacés.

Alliance de pays partageant les mêmes valeurs

La coalition demande au Conseil fédéral de sortir du silence et, en tant que membre de l’alliance de pays partageant les mêmes valeurs, de revendiquer avec force et crédibilité le respect des droits humains, de la démocratie et de l’Etat de droit.
Les auteur-e-s de la lettre ouverte sont l’Association des jeunes Tibétains en Europe, l’Association d’amitié Suisse-Tibet, l’Organisation de femmes tibétaines en Suisse, le Congrès mondial ouïghour, l’Association Ouïghours Suisse, et la Société pour les peuples menacés Suisse.

Contexte

La situation en matière de droits humains en République populaire de Chine s’est fortement détériorée depuis les Jeux olympiques de 2008 à Pékin. Au Tibet, en Mongolie intérieure et au Turkestan oriental, la Chine mène une politique d’oppression et d’assimilation brutale. Au total, huit parlements nationaux (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Pays-Bas, Lituanie, Belgique, République tchèque et France) ont qualifié de crimes contre l’humanité et de génocide les actes commis à l'encontre des Ouïghour-e-s et d'autres peuples turcs. A Hong Kong, le pouvoir politique chinois a mis fin à l’Etat de droit en imposant sa loi sur la sécurité nationale, bafouant ainsi les fondements de la démocratie. Sur le plan international aussi, le gouvernement de Pékin se montre encore plus déterminé dans sa volonté de saper les normes internationales en matière de droits humains.

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