08. avril 2016
Communiqué de presse
8 avril – Journée internationale des Roms. Situation des Roms au Kosovo : renvoyés et indésirables – malgré le partenariat migratoire!
Les Roms du Kosovo vivent dans un circuit de migration forcée. Leur quotidien est empreint de racisme, de discrimination et d’absence de perspective d’avenir. Nombre d’entre eux sont forcés de quitter leur patrie pour rallier l’Europe de l’Ouest. En 2010, un partenariat migratoire a été conclu entre le Kosovo et la Suisse. Ce partenariat stipule que le Kosovo doit soutenir la réintégration des migrant-e-s qui reviennent au pays. Selon un rapport de la Société pour les peuples menacés (SPM), le Kosovo ne peut toujours pas assurer une réintégration digne des minorités, même huit ans après l’acquisition de son indépendance. Nombre de migrant-e-s se trouvent ainsi contraint-e-s de quitter à nouveau le Kosovo. La SPM demande à la Suisse de renoncer au renvoi de force des Roms.
Depuis 2010, un partenariat migratoire existe entre le Kosovo et la Suisse. Dans le «Memorandum of Understanding», signé par les deux Etats, le Kosovo s’engage à soutenir la réintégration des migrant-e-s qui reviennent au pays. L’Etat du Kosovo n’est toujours pas en mesure, 8 ans après l’obtention de l’indépendance, d’assurer une réintégration digne des membres de minorités qui reviennent au pays, comme par exemple les Roms. Ceci contrevient à l’accord central défini par le partenariat migratoire.
Le dernier rapport de la Société pour les peuples menacés Suisse (SPM), «Lost in Transition – The Forced Migration Circle of Roma, Ashkali and Balkan Egyptians from Kosovo» montre que la politique exercée jusqu’ici en Europe de l’Ouest, qui consistait à renvoyer de force les Roms, Ashkalis et Egyptiens des Balkans vers le Kosovo, a échoué. La majorité des Roms, Ashkalis et Egyptiens des Balkans renvoyés doivent à nouveau quitter le Kosovo en raison d’une discrimination structurelle et cumulative qui rend leur survie impossible dans le pays. La plupart retournent illégalement en Europe de l’Ouest ou en Serbie, dans l’espoir de survivre dans des bidonvilles clandestins.
Malgré les importantes sommes d’argent investies pour renforcer les structures étatiques et malgré les nombreux projets cofinancés par la Suisse dans le cadre du partenariat migratoire, la situation des Roms, Ashkalis et Egyptiens au Kosovo ne s’est que très peu améliorée. Si la volonté demeure néanmoins que l’instrument de pilotage que constitue le «partenariat migratoire» ne se résume pas à une farce, il appartient à la Suisse d’exiger de la part de son Etat co-partenaire qu’il mette en œuvre les mesures résultant de cet accord, de façon à assurer une réintégration réussie tant au niveau économique que social. Tant que la situation au Kosovo ne s’améliore pas, la Suisse doit renoncer au renvoi forcé des Roms.
RECOMMANDATION CINEMA
La Société pour les peuples menacés présente
TRAPPED BY LAW
Première suisse
Lundi 11 avril, 18h30, Cinématte Berne
Régie: Sami Mustafa; KO 2015, VO/allemand, 1h30
Depuis 2010, des milliers de Roms kosovars sont expulsés d’Europe et renvoyés au Kosovo. Parmi eux, deux frères (Kefaet et Selami), qui ont grandi à Essen et ne connaissent le Kosovo que par des récits des autres. Renvoyés dans une patrie qui n’est pas la leur, ils font tout pour revenir en Allemagne. Mais les lois administratives et sur l’asile leur barrent la route.
Le film est suivi d’un débat d’experts (en anglais) avec Angela Mattli (SPM Suisse) et Dzafer Buzoli (représentant de la SPM au Kosovo).