21. décembre 2016

Communiqué de presse

Conflit autour de Standing Rock : la Société pour les peuples menacés remet une pétition au CS et à l’UBS

La Société pour les peuples menacés (SPM), Incomindios et Fossil Free ont remis mercredi soir une pétition ayant recueilli près de 6500 signatures à l’UBS et au CS lors d’une manifestation regroupant de nombreux militants et militantes à Zurich. Par ce geste, les organisations exhortent les deux grandes banques à assumer leur responsabilité en tant qu’entreprises. Ces dernières ont en effet accordé des crédits au consortium Energy Transfer Family, qui est responsable pour la construction d’un oléoduc controversé aux Etats-Unis, et gèrent d’importants paquets d’actions pour son compte. Les Sioux craignent qu’une fuite de l’ouvrage cause des dégâts colossaux à l’environnement, et ils s’opposent à la destruction de sanctuaires. La construction de la partie litigieuse du projet s’est vue récemment suspendue, mais sans pour autant être mise définitivement à l’arrêt.

Pendant environ quatre semaines, la SPM et les activistes se sont employés à recueillir environ 6500 signatures pour la pétition remise aujourd’hui soir aux deux grandes banques UBS et CS. La SPM, aux côtés des organisations non gouvernementales Incomindios, Fossil Free ainsi que de nombreux militants et militantes pour l’environnement et les droits humains, ont transformé la Paradeplatz de Zurich en une mer de lumière et déposé le document au son assourdissant des roulements de tambour.

Dans cette pétition, les organisations exhortent les deux banques à prendre clairement position au sujet des reproches formulés à l’encontre du projet Dakota Access Pipeline. « Tout continue comme si de rien n’était, malgré les graves affrontements qui entourent ce projet », affirme Christoph Wiedmer, co-directeur de la SPM. Voilà pourquoi l’organisation invite les banques à adopter une démarche active dans les situations de conflits en se prononçant publiquement en faveur d’une solution pacifique. Si les problèmes persistent, celles-ci doivent s’engager à bloquer ou à suspendre les éventuels crédits, actions ou autres services fournis aux entreprises impliquées dans des opérations entraînant des pollutions environnementales massives, des atteintes aux droits humains ou tout autre type de méfait.

Efficacité des protestations à l’échelle mondiale

Les protestations des Sioux contre la construction de l’oléoduc Dakota Access Pipeline dans la région de Standing Rock (Etat du Dakota du Nord) ont reçu un soutien massif du monde entier au cours des semaines et des mois derniers. Entre-temps, le conflit s’est aggravé : les forces de l’ordre sont intervenues brutalement en utilisant des gaz lacrymogènes et des jets d’eau contre les manifestants. Début décembre, le US Army Corps of Engineers, l’autorité administrative étatique compétente, a décidé de mettre son holà en refusant d’accorder, dans un premier temps, l’autorisation requise pour réaliser la dernière partie controversée du projet. Cet organisme exige un examen plus approfondi de l’impact sur l’environnement et n’exclut pas la possibilité d’une modification du tracé. Cependant, les Sioux craignent que le nouveau président américain, Donald Trump, n’impose la construction de l’ouvrage par la force.

Les directives des banques portant sur le développement durable restent lettre morte

Le CS et l’UBS gèrent des actions pour le compte de trois des quatre sociétés du consortium Energy Transfer Family et leur accordent des crédits de plusieurs millions ; ces sociétés détiennent à elles seules 75 % des actions du projet Dakota Access et ont, par conséquent, une influence majeure sur le projet d’oléoduc. Les deux grandes banques ont établi des directives visant à garantir que leurs investissements et leurs services n’entraînent pas de violations des droits humains ou de dégradations considérables de l’environnement. Toutefois, le conflit qui se déroule aujourd’hui montre clairement que l’application de ces lignes directrices demeure très restreinte. Les opérations financières concernées ne semblent être assorties d’aucune des conditions figurant dans ces politiques ; le concept d’« engagement » prend alors des allures de bouffonnerie. Le cas de Standing Rock illustre bien à quel point il importe que les entreprises s’astreignent à une obligation de respect des droits humains. Il montre également qu’il est nécessaire d’adopter un cadre législatif contraignant comme l’exige l’initiative pour des multinationales responsables.

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