«Il y a du sang sur chaque morceau d’or ici ! Arrêtez d’acheter de l’or d’Amazonie.»
- Maria Leusa, leader autochtone Mundurukú lors de sa visite à Berne début mai.
Il y a quelques semaines, le Tribunal administratif fédéral a décidé que les raffineries d’or pouvaient classer leurs fournisseurs et l’origine de l’or comme secret fiscal. Nous n’acceptons pas cette décision sans réagir et déposons un recours contre elle. Car la place aurifère suisse a un besoin urgent de transparence sur l’origine de l’or importé ! Un succès secouerait fondamentalement l’industrie de l’or et ferait avancer de manière décisive la protection des droits humains des autochtones.
Pour cela, nous avons aussi besoin de votre soutien ! Votre don nous permettra de supporter les frais de la procédure judiciaire et de créer enfin la transparence nécessaire dans le commerce de l’or.
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Pourquoi la transparence est nécessaire dans le commerce de l'or
Forêts déboisées, rivières empoisonnées, maladies, violence et misère : les indigènes et autres communautés souffrent énormément de la ruée vers l’or qui a lieu actuellement en Amazonie brésilienne. Des recherches récentes sur le rôle de la Suisse dans le contexte de l’or brésilien le montrent : La place aurifère suisse n’est toujours pas propre. En effet, au cours des deux dernières années, 5 tonnes d’or à haut risque ont été acheminées depuis deux villes de l’Amazonie brésilienne vers la Suisse, où les traces se perdent.
Depuis bientôt dix ans déjà, la SPM tente d’instaurer plus de transparence dans le commerce de l’or en Suisse. En raison du secret total, la SPM a entamé en 2018 une procédure administrative afin de pouvoir consulter les fournisseurs d’or des plus grandes raffineries suisses auprès des autorités douanières. Les raffineries d’or ont voulu empêcher cela et ont fait recours contre cette décision.
Fin mars 2022, le Tribunal administratif fédéral a rejeté la demande de la SPM en invoquant le secret fiscal – et a ainsi tranché en faveur du commerce de l’or, déjà opaque. La transparence du producteur au consommateur serait pourtant essentielle pour mettre un terme aux affaires sales. De plus, les importateurs peuvent désormais se cacher derrière le secret fiscal et ne doivent rendre de comptes à personne sur l’origine de la matière première et les risques qui y sont liés.
C’est pourquoi la SPM va porter sa revendication de transparence devant le Tribunal fédéral et déposer un recours. Un succès secouerait enfin fondamentalement l’industrie aurifère suisse et ferait avancer le débat sur la transparence et la traçabilité dans le commerce de l’or. A long terme, cela offrirait également aux communautés autochtones d’Amazonie une nouvelle possibilité de mettre enfin un terme à l’extraction de l’or, qui détruit l’environnement et viole les droits humains.