30. janvier 2017

Communiqué de presse

Feu vert pour le Dakota Access Pipeline : les droits des autochtones foulés aux pieds

Après des mois de conflits et une amélioration temporaire depuis décembre 2016, les affrontements reprennent de plus belle autour de la construction du Dakota Access Pipeline (DAPL). La décision que le président des Etats-Unis, Donald Trump, a prise hier en faveur d’un achèvement rapide de l’oléoduc préoccupe vivement la Société pour les peuples menacés (SPM). Celle-ci demande au gouvernement américain de régler pacifiquement le conflit entre le peuple sioux, les militants pour l’environnement et les forces de sécurité, de respecter les droits des autochtones et de poursuivre dans la voie d’une étude d’impact sur l’environnement.

Depuis des mois, les Sioux, rejoints occasionnellement par 200 autres nations autochtones, manifestent aux côtés des militants pour l’environnement contre la construction de la dernière partie de l’oléoduc controversé dans la réserve de Standing Rock. Dans un décret signé mardi, le président Trump demande désormais au US Army Corps of Engineers, l’autorité administrative compétente, d’accélérer la procédure en cours concernant le DAPL en mettant fin à l’étude d’impact sur l’environnement qui a débuté il y a quelques jours et « de vérifier et d’approuver » rapidement les demandes de finalisation et de mise en service de l’oléoduc. Cette décision risque de relancer les conflits, alors que le conseil tribal des Sioux de Standing Rock avait donné l’ordre de démanteler les campements de protestation jusqu’à la mi-février, en guise de mesure d’apaisement. Les Sioux ne s’opposent pas à l’oléoduc en lui-même, mais exigent la réalisation d’une étude d’impact sur l’environnement et un nouveau parcours.

S’il devait être construit selon son tracé actuel, l’oléoduc représenterait un risque majeur pour l’approvisionnement en eau de la réserve et détruirait des sites sacrés des autochtones. Ces craintes sont amplement justifiées : chaque année, on dénombre en moyenne 200 fuites de pétrole aux Etats-Unis. Le processus d’autorisation bafoue en outre les droits des autochtones car les Sioux n’ont jamais été consultés à propos de la mise en œuvre du projet alors qu’ils sont directement concernés et que les Etats-Unis ont reconnu la Déclaration sur les droits des peuples autochtones.

La SPM dénonce le fait que Donald Trump foule aux pieds les droits humains et la protection de l’environnement au nom de « l’intérêt national ». Voilà pourquoi elle invite le gouvernement américain à faire tout ce qui est en son pouvoir pour régler pacifiquement le conflit relatif à la construction de la dernière partie du DAPL et à rechercher le dialogue avec les populations concernées.

Ayant accordé des crédits au consortium Energy Transfert Family, en charge de la construction de l’oléoduc controversé, et gérant certaines de ses actions, les banques suisses CS et UBS portent également une part de responsabilité. La SPM demande aux deux banques de prendre clairement position au sujet des reproches formulés à l’encontre du projet Dakota Access Pipeline et de ne plus fournir de prestations au consortium si le conflit n’est pas réglé pacifiquement.

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